Comme vous l’avez sans doute entendu, l’épidémie de Covid 19 connait actuellement une deuxième vague dont l’ampleur dépasse bel et bien en intensité celle que nous avons subi au printemps dernier.

C’est ainsi qu’un nombre important de patients atteints du coronavirus arrivent chaque jour à l’hôpital, ce qui porte le chiffre d’hospitalisation à ce jour à 42 patients.

La semaine dernière, comme nous vous l’annoncions, ils étaient moins de 20 !

Si l’on poursuit au même rythme, il est certain que le CHRAM sera rapidement saturé, d’autant plus que les mesures urgentes qui ont été prises cette semaine mettront un certain temps à porter leurs effets, sans doute entre 15 et 30 jours si l’on s’en tient aux statistiques recueillies lors de la première vague.

Il y a néanmoins quelques éléments positifs à retenir :

  1. Les traitements médicamenteux ont bien évolué, réduisant les durées de séjour, en unités d’hospitalisation et vraisemblablement aussi en soins intensifs.
  2. Des nouvelles techniques d’aide à la respiration ont vu le jour qui réduisent le nombre de personnes sous intubation et sédation et donc la durée moyenne de séjour dans les unités de soins intensifs.
  3. Les patients sont moins impactés et sortent de l’hôpital pour retourner chez eux ou en maisons de repos.
  4. Une organisation d’hospitalisation à domicile avec la collaboration des médecins généralistes et des infirmières à domicile, avec des équipements d’aides à la respirations portables, favorise elle aussi la sortie de l’hôpital.

Notre objectif est donc d’augmenter autant que faire se peut le nombre de patients sortants pour compenser la croissance du nombre des entrants. C’est ainsi que 6 personnes devraient quitter l’hôpital aujourd’hui et demain.

Si on n’y arrive pas suffisamment, il y a également moyen d’avoir recours à des transferts de patients vers d’autres hôpitaux du réseau, mais là aussi, la situation devient de plus en plus difficile.

Des options sont à l’étude pour des transferts vers l’Allemagne. Le CHR de Verviers a opté pour la création d’un hôpital de campagne à côté de l’hôpital principal.

Pour le moment, les hôpitaux sont amenés à déprogrammer des opérations non urgentes et non essentielles. Celles-ci se font sur base d’études scientifiques internationales qui fixent, pour chaque pathologie, la durée maximale du report. Chaque dossier, sur cette base et sur base du dossier médical de chaque patient, est analysé par les chirurgiens. Les hôpitaux récupèrent de la sorte des lits et du personnel. On ouvre donc de nouvelles unités COVID (on y place deux patients par chambre) et de nouveaux lits de soins intensifs.

Par ailleurs, le CHRAM travaille activement à augmenter sa capacité de prise en charge en aménageant de nouveaux locaux de l’hôpital.

Mais ouvrir des lits nécessite aussi d’avoir le personnel soignant disponible pour les encadrer.

L’appel aux médecins lancé cette semaine a connu un très bon retour tandis que des formules pour le personnel infirmier sont mises en place avec des étudiants, des stagiaires, des pensionnés et des bénévoles. Sans oublier les infirmières qui reportent leurs congés, malgré un état de fatigue impactant.

Voilà la situation du jour. Il est difficile de dire combien de temps on peut tenir avec cette organisation. Cela dépendra de l’évolution des courbes du virus.

Donc merci à tous d’appliquer les gestes-barrière et de respecter les nouvelles mesures de sécurité.

Ce n’est pas cela qui agrandira l’hôpital mais cela pourra accélérer l’inversion des courbes de la pandémie.

MERCI A TOUS.